Et si l'inclusion devenait un réflexe ?

Comment inclure les enfants atypiques avec simplicité, humaNité et… efficacité ?

Pourquoi parle-t-on autant d'inclusion sans savoir vraiment comment faire ?

L'inclusion, plus qu'un mot à la mode. Une urgence concrète.

En ce moment, impossible d'y échapper : l'inclusion scolaire et sociale est sur toutes les lèvres.
C'est devenu un peu le mot à la mode dans les discussions ou les administrations. Pourtant, quand on se trouve sur le terrain, la réalité est souvent bien différente.
Familles et professionnels se sentent parfois complètement désarmés face aux défis concrets de l'inclusion. 

  • Comment faire pour qu'un enfant autiste puisse s'épanouir dans une classe où les bruits et les lumières sont une véritable agression sensorielle ?
  • Comment accompagner un ado avec un TDAH dont l'énergie débordante semble incompatible avec les bancs d'école ?
  • Comment créer un environnement accueillant pour les hypersensibles, les enfants HPI ou les jeunes avec des troubles "dys" qui ont des besoins si spécifiques ?

C'est précisément à toutes ces questions importantes que ce petit guide espère apporter quelques éclairages et des pistes de réflexion.


L'objectif est simple : s'adresser à toutes les personnes qui ont une réelle envie de comprendre ce que signifie l'inclusion et, surtout, d'agir concrètement pour la rendre réelle.

 

Nul besoin d'être un expert en neurosciences ou en pédagogie spécialisée !
L'inclusion ne nécessite pas de révolutionner toute la classe ou la maison.

 

Elle commence souvent par des petits gestes du quotidien, une écoute attentive et, avant tout, par un changement de regard sur la différence. 

INCLUSION : de quoi parle-t-on exactement ?

L'inclusion, ce n'est pas demander à quelqu'un d'atypique de se tordre dans tous les sens pour « faire des efforts » et rentrer coûte que coûte dans un moule qui n'est pas le sien.

C'est même l'inverse !

 

La vraie inclusion, c'est prendre le parti d'adapter l'environnement qui nous entoure pour que chaque personne, avec ses particularités, puisse trouver sa place de manière naturelle.
L'idée, c'est que personne n'ait besoin de se suradapter, de se masquer ou de nier une partie de son identité pour être accepté.

 

L'intégration, c'est dire : « Tu peux venir, mais à condition que tu fasses comme tout le monde .» 

L'inclusion, c'est dire : « Viens comme tu es, on verra comment faire pour que ça marche bien pour toi . »

 

Que ce soit à l'école, au sein de la famille ou dans le monde professionnel, l'inclusion des enfants et des adultes neuroatypiques (ceux qui vivent avec un Trouble du Spectre Autistique, un Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité, un Haut Potentiel Intellectuel, une hypersensibilité, ou des troubles "dys") n'est pas une option, c'est une véritable urgence humaine et éducative

 

COMPRENDRE avant de juger : changer notre regard

Il encore trop fréquent d'entendre des petites phrases comme :

  • « Il est insolent »
  • « Elle ne fait aucun effort »
  • « Il est toujours dans sa bulle »

Et bien d'autres…

Ces jugements rapides, souvent empreints d'une certaine condescendance, ont la fâcheuse tendance à enfermer les personnes dans des étiquettes négatives et à occulter la complexité de ce qu'ils vivent.

 

Et si, au lieu de leur lancer ces jugements à l'emporte-pièce, on essayait plutôt de se poser des questions pour comprendre ce qui se passe ?

  • « Tiens, qu'est-ce qui pourrait expliquer ce comportement ? »
  • « De quoi cette personne a-t-elle besoin ? »
  • « Comment puis-je mieux comprendre ce qu'elle traverse ? »

Ce simple changement de perspective pourrait ouvrir un dialogue, désamorcer des tensions et, surtout, nous rapprocher d'une compréhension plus fine et plus humaine de l'autre

 

Voici quelques exemples d'explications :

 

Comportement observé Possible explication atypique
 Il coupe sans cesse la parole aux autres  TDAH - Pensée rapide, impulsivité incontrôlable
Elle évite le regard  Autisme - Contact visuel vécu comme trop intense
Il explose  « pour rien » Surcharge sensorielle, anxiété, besoin non comblé
Elle n'arrive plus à aller à l'école Burnout, phobie scolaire, environnement inadapté

Derrière chaque comportement se cache une tentative d'adaptation, pas une provocation.

ADAPTER l'environnement, pas la personne

Trop souvent, on a pris l'habitude d'essayer de « réparer » l'enfant ou l'ado. On cherche à le faire rentrer dans les cases.

Et si on faisait l'inverse ?

Et si on ajustait les cases à l'individu ?

 

Voici quelques exemples concrets d'adaptation :

  • Offrir un coin de tranquillité où l'on peut se ressourcer quand on est en saturation sensorielle. Un peu comme une bulle de calme pour recharger les batteries.
  • Donner les instructions de différentes manières : parfois une image vaut mille mots, ou une consigne écrite permet de mieux les intégrer qu'une simple parole qui s'envole.
  • Autoriser le mouvement et la manipulation : pour certains, avoir les mains occupées ou pouvoir bouger un peu, ça les aide à mieux se concentrer et à canaliser leur énergie.
  • Simplifier les choses en divisant les tâches et en évitant de demander de faire deux choses en même temps, en donnant des consignes claires, sans implicites. Alléger la charge mentale, c'est un vrai coup de pouce pour tout le monde.
  • Respecter les moments de pause et les besoins de s'isoler : parfois, avoir son propre espace et son propre temps pour se recentrer, c'est essentiel pour bien fonctionner.

Pour rendre une classe ou une maison inclusive sans tout chambouler, il suffit juste de mieux comprendre comment fonctionnent les sens, la pensée et les émotions de chacun ; en somme c'est comprendre les besoins sensoriels, cognitifs ou émotionnels des enfants ou ados atypiques. 


La clé pour ça ? Une bonne communication !

Poser les bonnes questions, au calme, permet souvent de trouver des solutions très concrètes à mettre en place.

C'est plus simple qu'on ne le pense.

VOIR les talents, pas seulement les difficultés

 Mettre ces talents en lumière, c'est leur permettre de reprendre confiance et de s'épanouir.

 

Trop souvent, on réduit les enfants atypiques à une liste de "manques", à tout ce qu'ils "ne font pas comme les autres".

On met l'accent sur les difficultés, sur ce qui dénote.

Mais, sincèrement, on passe à côté d'une partie tellement plus riche et intéressante : tout ce qu'ils font mieux que les autres !

 

Et si on changeait complètement notre regard ?
Si on arrêtait de voir leurs différences comme des obstacles et qu'on commençait à les considérer comme de véritables forces

  • Créativité débordante qui leur permet d'envisager le monde sous des angles inédits
  • Pensée en arborescence, capable de connecter des idées auxquelles d'autres ne penseraient jamais
  • Mémoire visuelle impressionnante qui leur permet de se souvenir de détails infimes
  • Intuition fulgurante, cette capacité à sentir les choses sans forcément les analyser de manière linéaire
  • Concentration hors norme qu'ils peuvent déployer sur les sujets qui les passionnent
  • Souci du détail qui peut faire des merveilles
  • Acuité d'analyse souvent très développée.

 

Quel potentiel ! Mettre en lumière ces talents uniques, c'est bien plus que  reconnaître seulement leurs qualités.
C'est leur donner la possibilité de reprendre confiance en eux, de se sentir valorisés pour ce qu'ils sont vraiment.
C'est leur ouvrir la voie vers un épanouissement plein et entier, où leurs singularités ne sont plus des freins, mais de véritables atouts.

 

Alors, n'est-ce pas ça, la vraie inclusion ?  

5 gestes simples pour plus d'inclusion (dès maintenant)

 Voici quelques pistes d'actions concrètes, vraiment accessibles à tout le monde – que vous soyez parents, enseignants, éducateurs – ou juste quelqu'un qui a envie de faire sa part : 

  • Demander directement à la personne ce dont elle a besoin, au lieu de faire des suppositions ou de penser à sa place. Mine de rien, ça change tout de se sentir entendu et respecté dans ses propres besoins.
  • Adapter notre langage, trouver le bon ton, sans jamais tomber dans l'infantilisation. On peut simplifier certaines formulations, mais toujours en considérant l'autre comme une personne capable et intelligente.
  • Accueillir les différences de rythme, d'intensité, d'énergie. Chacun a sa propre horloge interne et sa propre manière de fonctionner. Respecter ça, c'est déjà un grand pas vers l'inclusion.
  • Penser à dire "merci" pour les efforts fournis, même les plus insignifiants de notre point de vue, au lieu d'exiger d'en faire plus. Ça encourage énormément et valorise la démarche.
  • Valoriser les passions, même si elles nous semblent un peu étranges ou en dehors des sentiers battus. C'est souvent dans ces centres d'intérêt uniques que se trouvent de véritables talents et des sources d'épanouissement incroyables.

 Bien sûr, cette liste n'est pas exhaustive.
Il existe une infinité d'autres adaptations possibles. L'idée, c'est de toujours garder en tête l'environnement spécifique dans lequel on se trouve et les particularités de chaque enfant ou adolescent.


Un peu de créativité et beaucoup d'écoute peuvent faire des merveilles !

L'inclusion, c'est l'affaire de tous

Vous n'avez pas besoin d'être neuropsychologue ou enseignant spécialisé pour initier une différence.


L'inclusion commence par un changement de posture :

  • Être curieux plutôt que de tomber dans le jugement hâtif. Au lieu de se dire « Ah, il est difficile, lui ! », on se demande « Tiens, qu'est-ce qui se passe en lui  pour qu'il soit réagisse comme ça ? ».
  • Écouter activement, vraiment entendre ce que l'autre dit, au-delà des mots. C'est prêter attention aux signaux non verbaux, aux émotions sous-jacentes, au lieu d'écouter en pilote automatique.
  • Prendre au sérieux tous les signaux, même les plus petits, et les paroles, même celles qui peuvent paraître anodines. Pour quelqu'un qui fonctionne différemment, ces signaux peuvent être des indicateurs importants de ses besoins.
  • Chercher à comprendre la personne dans sa singularité, plutôt que de vouloir absolument la ranger dans une case, de lui coller une étiquette réductrice.
  • Offrir une place, un espace d'accueil authentique, au lieu de chercher à tout prix à imposer un moule unique dans lequel tout le monde devrait rentrer.

L'inclusion, c'est avant tout une question d'ouverture d'esprit et d'humanité. C'est un pas de côté dans nos habitudes de pensée pour laisser de la place à la diversité.

 

Et ça, c'est à la portée de chacun !

Et si, dès aujourd'hui, on commençait à faire de l'inclusion un réflexe quotidien ?

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